Magda Danysz: l’art de la réussite dans le métier d’une vie

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Par Olga Fromentin

Magda Danysz est une fondatrice et gérante de Magda Gallery, galerie d’art contemporain située dans le quartier du Marais à Paris, ainsi que d’une des plus grandes galeries d’art à Shanghai. Avec ses 25 ans d’expérience dans le domaine de l’art Magda nous présente son “métier d’une vie” qui lui emmène beaucoup de challenges et de plaisir. Elle nous parle également de sa vie entre la France et la Chine, partage avec nous ses idées sur la place de la femme dans l’art contemporain et ses contraintes d’être disponible pour le business 24 heures sur 24.

 

Bonjour Magda, merci d’avoir trouvé le temps pour l’interview. Tout d’abord, racontez-nous svp ce que vous faites exactement et en quoi consiste votre métier.

Je suis galeriste, ce qui est un métier paradoxalement assez peu compris ou connu du grand public. Je suis galeriste du premier marché, ce qui n’est pas la même chose que le marchand du second marché. L’idée c’est vraiment à la fois soutenir les artistes, travailler avec, produire, conseiller… 

Donc c’est découvrir les talents et faire un bout de chemin ensemble pour faire aboutir des projets, comme un projet simple d’exposition, mais aussi d’exposition à la galerie, d’exposition au musée, donc en général, on est créateurs de projets artistiques avec les artistes.

C’est vrai que vous aviez créé votre première galerie à 18 ans?

Oui, j’ai commencé très jeune, de façon très instinctive, c’est un trait de caractère que beaucoup d’entrepreneurs ont. J’ai une mère artiste, c’est donc un milieu que je croyais connaitre. Et de l’autre côté le marché avait besoin des “médiateurs”: des gens qui font le lien avec le public, avec les collectionneurs, parce que ce n’est pas le job de l’artiste.

A partir du moment où j’ai commencé ce métier, j’ai compris que ce n’était pas du tout ce que je pensais. Donc j’ai découvert un autre univers que j’ai adoré et j’ai continué et grandi petit à petit.

L’histoire de mes galeries, c’est vraiment brique par brique, c’est le travail plutôt laborieux.

Et ou a-t-elle commencé, cette histoire ? C’était à Paris  ou ailleurs ?

Oui, j’ai commencé en 1991 dans le quartier de la Bastille, qui à l’époque était un quartier très actif pour les galeries, avant que la nuit ne vienne chasser les artistes. Ensuite j’étais dans le 13eme et finalement je suis revenue par ici, mais une fois de plus, grâce aux hasards de la vie.

Depuis 9 ans je gère ma galerie à Shanghai et j’ai un bureau à Londres.

Pourquoi la galerie est-elle spécialisée en street art?

Alors, la galerie n’est pas tout à fait spécialisée en street art. Quand j’ai commencé, j’ai dit que ce serait à peu près 30 pour cent de la programmation et ça l’est toujours.

Je suis née avec cette génération du street art et pour moi ce n’était pas possible qu’il n’en ait pas dans les galeries, donc il fallait créer un endroit pour ces gens qui travaillaient dans la rue. Cela ne s’appelait absolument pas le street art à l’époque, au mieux du graffiti… Et dès le départ cette question stratégique s’est posée: est-ce que je fais une galerie ou il n’y a que les graffeurs? Ou plutôt (c’était mon choix) puisque je considère que ce sont avant tout les artistes, et c’est dans ce domaine-là qu’ils se sont exprimés et épanouis, il faut les confronter à d’autres artistes, qu’ils soient traités pareil.

Après mes 25 ans d’expérience une certaine expertise y est née. Tout comme l’expertise que j’ai dans l’art vidéo, tout le monde s’en fiche, mais beaucoup moins les médias…

Vous êtes donc une geek?

Oui, même très geek, car j’ai quand même mon père qui est scientifique.

Je sais que c’est moins sexy vis-à-vis de la presse, mais j’aime travailler sur les marchés émergents, découvrir les talents. Et effectivement je viens de cette génération la, ou il y a le street art, l’art video qui arrive, et je peux aussi avoir des expositions beaucoup plus classiques comme celle que vous avez vue (James McNabb). Par exemple, James, il travaille le bois.

En effet, c’est spectaculaire.

Je ne voudrais pas m’interdire de travailler avec quelqu’un comme James, parce que je suis dans le street art – non! Et quand on voit James, on comprend pourquoi j’ai pu le choisir, même si ce n’est absolument pas du street art.

De manière générale, je n’aime pas les étiquettes. Ce serait très facile de dire: venez nous voir, on vend du bon, du mauvais, du pas cher, du cher, de toutes les couleurs, mais non, on n’est pas une supérette du street art.

Et en plus je me bats d’autant plus contre, que si il y a un mouvement artistique que toute l’intellegentzia essaie de réduire en quelque chose de pas intellectuel, en un truc de jeunes de banlieue, c’est bien celui la. C’est bien pour ça que je me suis en plus engagée pour écrire des livres (Anthologie du street art, Au-dela du street art), éditer un magazine (MAGZ) et pour faire des conférences sur le sujet.

Vous faites des conférences aussi? Où?

Oui, beaucoup.

Régulièrement j’en ai fait à la Sorbonne, et c’est à chaque fois un public différent, pas le public qui est déjà acquis.

Parce que dans la galerie on voit les gens qui font l’acte de venir vers nous, qui sont déjà plus ou moins intéressés. Alors que quand c’est des conférences dans d’autres environnements, on rencontre des gens qui viennent juste par curiosité, mais qui sont friands de ces choses-là. Avec eux on finit en général très tard, 2 heures après la conférence on est toujours en train de discuter. Et j’aime beaucoup, car c’est aussi notre métier. Ce type d’art est l’art du 21eme siècle qu’il faut pousser et promouvoir. Donc je prends mon bâton de pèlerin et j’y vais.

Vous aviez travaillé avec les artistes connus dans le milieu de l’art urbain comme Banksy, JonOne, L’Atlas, Ludo etc…

Ce qui est intéressant c’est qu’au départ ces artistes-là n’étaient pas connus. J’ai vraiment commencé à la dur, pas de fortune familiale, donc tout ça était très “système D”. Quand je donnais la liste des artistes pour une expo; les gens me disaient: “Non, je ne les connais pas!”.

Par exemple, la première exposition de JonOne était pour le jour de mes 18 ans, je m’étais fait plaisir en mettant les artistes comme lui. A l’époque les gens s’en fichaient un peu et maintenant cette époque est la plus recherchée chez lui (le début des années 90s).

Et puis il y a ceux qui n’émergent pas… Et c’est le risque du premier marché aussi – c’est que parfois c’est comme un label indépendant, on sort un album, il y en a qui deviennent des stars et d’autres pas. On n’est pas dans la course au résultat de ventes aux enchères… est-ce pour ce chiffre que les gens devraient acheter? Pas sure, si il y a une œuvre qui les touche, c’est bien ça qui compte.

En parlant des artistes: c’est vous qui les contactez ou c’est eux qui viennent vous voir? Comment cela se passe-t-il?

C’est plus complexe comme rencontre. Ce sont des processus un peu comme l’amitié. Souvent on croit que ce sont des relations passionnelles entre un galeriste et un artiste, mais c’est beaucoup plus profond. Ce sont des amitiés professionnelles qui font qu’on a envie de faire un bout de chemin ensemble et qu’il va falloir un peu se livrer, car l’artiste travaille dans le domaine de l’intime et que l’on le ramène dans le domaine du grand public.

On fait ce passage … et en, plus il faut qu’on vende. Vendre une œuvre c’est donner à l’artiste le moyen de continuer, de louer un atelier pour le mois prochain, de produire sa prochaine série de tableaux – donc on a une grosse responsabilité là-dessus. Si on n’avance pas, l’artiste n’avancera pas.

C’est donc très humain comme approche. Sinon, vous avez également une galerie à Shanghai –pouvez-vous nous en parler svp?

Tout s’est passé par hasard. A l’époque je parlais plus de Los Angeles. Je me suis peut-être trompée d’avion, je suis partie dans l’autre sens… Blagues mises à part, j’ai pris cette décision en 2008, juste après la chute de Lehman Brothers, Madoff and Co. Il y a eu une grosse frayeur en 2007-2008 pour les américains fortunés et donc nos clients n’avaient plus de sous. Et en ce moment-là tous mes collectionneurs de Los Angeles m’ont dit : “Darling, ce n’est pas le moment!”

Donc je suis allée à Singapour. Et sur le chemin, je suis passée par Shanghai pour visiter, ce qui m’arrive rarement. Du coup c’était comme si vous étiez à la 5eme avenue et vous voyiez un penthouse la haut en vous disant : “Je me l’achèterais bien!”

Donc je me suis dit : “J’aimerais bien organiser une exposition ici”! 6 mois après j’ai ouvert ma galerie dans l’immeuble devant lequel je l’ai dit!

Et ça c’est Shanghai ! On est dans ce moment en Chine que si vous avez une idée aujourd’hui et qu’on en parle encore le lendemain, il y a des grandes chances qu’elle se réalise. J’y ai retrouvé une dynamique que j’avais connue à New York dans les années 90s, avec ce rythme, cette envie de faire.

Et tout d’un coup, en 3 mois et demi on devenait la plus grande galerie de Shanghai. Alors, ce n’était pas facile, au début j’avais pleuré, crié, j’en aurais bien tapé un ou deux… Mais en Chine les choses se passent autrement ; il faut apprendre le business à la chinoise ! Il faut pas se faire de films, mais il faut saisir toutes les occasions.

Et laquelle de vos galeries est plus facile à gérer? Il y a Londres aussi?

A Londres on a un bureau, on a eu pendant un an un espace.

Paris reste le QG ou j’ai des équipes extrêmement fidèles, anciennes. Ici je suis dans mon environnement culturel et psychologique

La Chine c’est des surprises tous les jours, ce n’est pas évident… en revanche ils se passent des trucs hallucinants dans le bon sens du terme.

Et vous avez aussi une équipe la bas?

Oui, mais la formation d’un chinois n’est pas la même comme celle d’un occidental et en plus le turnover en ressources humaines en Chine est extrême. Cela remet en cause beaucoup de choses, la formation, la motivation des équipes…

Mais vous rencontrez des gens étonnants, les portes sont ouvertes, sky has no limit et ça c’est très agréable à vivre. J’aurais du mal à me passer de l’adrénaline asiatique, en ayant qu’une galerie en Europe.

C’est comme une double vie pour vous?

Oui, voilà, en plus avec le décalage horaire, je me réveille à 6h45 tous les matins, pour lever les enfants et j’ai déjà des urgences à gérer. Et les jours ou je dois finir avec Los Angeles, ça fait beaucoup! J’essaie que ce ne soit pas dans la même journée.

Justement, comment vous arrivez à tout combiner?

J’y arrive pas!

Je pense qu’il faut arrêter de vendre les femmes comme des super women qui font tout. Il y a des jours ou je me demande: “Comment vais-je faire?”

Tout d’abord, j’ai un mari, qui est un papa exceptionnel, pour la vie familiale ça joue, mais cela ne veut pas dire que c’est simple. Avec nos 4 enfants à la maison en plus .

Quel âge ont-ils?

4, 6, 10 et 13 ans .

Heureusement celle de 13 ans part toute seule à l’école, tout va bien, mais il y a des moments… vous rentrez d’un vernissage, on vous dit  qu’il y a encore des devoirs à faire!

Etre entrepreneure active dans le monde du 21eme siècle, ça veut dire qu’il faut voyager, se déplacer, au moment donné la vie de famille – comment on fait ? Bon, on fait avec.

Par exemple pour ma petite dernière, 3 jours après sa naissance j’étais ici, je l’ai allaitée, et puis je posais la question : “Cela ne vous dérange pas ?” Bah écoutez, vous attendez!

Il y a un moment où il faut arrêter de cacher les choses.

On peut dire ouvertement : “Entre 7 et 8 j’ai un rendez-vous, je suis avec mes enfants”.

On peut faire une conf call à 21h ou à 22h, c’est moins agréable pour le conjoint, mais on peut s’organiser. Mais dans notre société il est important de dire que pour la réussite du business, on ne peut pas être dispo 24h sur 24, c’est ça notre équilibre.

Et comment vous fixez les priorités?

 Je n’ai pas de recette miracle. J’ai de la chance d’être dans le métier ou je peux mélanger.

Si un dimanche je dois aller voir une expo ou faire un vernissage un samedi; ma famille peut être là. C’est plus facile même au niveau des amitiés, car il n’y pas que la famille. On est dans un métier qui est beaucoup plus ouvert, social, qui fait qu’on a des choses à partager.

C’est important pour vous de partager? Avec la famille, les amis?

Oui-oui, il faut! Déjà on n’a pas assez de 24 heures dans une journée, donc sinon, comment fait-on?

Et par exemple, votre journée type, comment se passe-t-elle?

Je voudrais qu’il y ait une journée type…

Elles sont toutes non standard?

Tout à fait, bien que les enfants standardisent un peu les choses.

Ma journée commence dans ma tête à Shanghai et dans le bol de céréales à Paris. Je me lève à 6h45 et quand les enfants se réveillent, je suis déjà en vidéo. Mais ou que je sois dans le monde, j’essaie d’être là pour le réveil des enfants.

Pour la journée type, il n’y a jamais, car on est dans le métier très polyvalent. On doit gérer à la fois des artistes, la production, énormément de logistique. Le métier de l’art c’est beaucoup de charges, shipping, handling etc. Après, comme toute entreprise, il y a un peu d’administratif, de facturation, l’argent, ça prend du temps. Et puis il y a la gestion de notre développement commercial, donc les collectionneurs.

Des fois je regarde des gens qui déjeunent en dehors de leur bureau à la même heure, à la terrasse  -j’adorerais faire pareil! Parfois à 14h je demande à quelqu’un de m’apporter une salade, parce que je sais qu’à 18h je dois être partie. La journée type c’est le chaos! Mais le chaos avec le sourire!

Est-ce que dans votre chaos vous avez des applications qui vous aident à tout structurer?

Déjà les réseaux sociaux … alors, je les déteste, il y a une atteinte à l’intimité qui me dérange beaucoup. Mais je reste très Instagram, c’est comme une fenêtre dans le monde.

C’est vous-même qui postez toutes vos publications?

Non, à part Instagram ou j’essaie encore. Mais j’ai un souci avec cela, car je vis une semaine par mois à Shanghai, ou Facebook, IG et les autres réseaux sociaux sont bloqués.

Donc j’utilise les applis de la presse, la revue de presse du matin pour moi est essentiel, même si c’est 5 minutes, il faut que j’aie vu les grands quotidiens, le quotidien de l’art etc.

Tout ce qui est lié à notre téléphone aujourd’hui, c’est énorme. Les applications de VTC, cela nous sauve. Et comme je suis beaucoup sur le monde asiatique, j’utilise Whatsapp, Paypal etc. Cela organise ma vie, j’ai tout dessus. Mais cela fait qu’on est joignable presque 24h sur 24, c‘est un peu dérangeant.

Est-ce que vous avez des moments de détente ou des loisirs?

Je suis obligée de m’en imposer, oui. Que ce soit le yoga ou la natation, mes deux activités, on a du mal à texter dans l’eau ou en plein posture, c’est pour ça que je les ai choisies. Comme je voyage beaucoup, j’apprécie mes moments avec les enfants, car ils nous ramènent à autre chose. On peut avoir tout le stress du monde, si vous amenez vos gamins à la piscine, tout pourra attendre une heure.

Et vos enfants, sont-ils intéressés par le milieu dans lequel vous travaillez?

Oui, ça les amuse beaucoup ! Ils ont adoré tous les baby-sitters  artistes qu’ils ont pu avoir. Surtout quand on connait un artiste depuis 20 ans. Il y a un par exemple qui est en charge de relooker ma fille, ça donne des trucs complètement artistiques.

Parlons un peu du succès: vous êtes une femme réussie de votre propre point de vue?

Non, pas du tout. Il y a encore tellement à faire! Et puis, il y a les critères que notre société met sur la réussite.

Quels sont vos critères?

L’argent, ce n’est pas nécessairement ça le plus important.

L’équilibre de sa vie, ce fameux bonheur qu’on va chercher, professionnel ou personnel – c’est le critère. Mais comme beaucoup de gens qui sont ambitieux, je vois toujours vers le haut de la montagne. Je crois que s’il n’y avait pas de défi, je m’ennuyerais grandement. Je suis beaucoup plus riche en challenges qu’en argent, mais c’est ça qui me fait avancer.

Est-ce que vous trouvez que c’est plus simple pour un homme de réussir dans la société actuelle?

Oui, tout à fait. Je ne suis absolument pas féministe, mais j’ai commencé jeune dans ma carrière. Et même si on a passé la quarantaine et on a une vie de famille, des fois je vois que les gens ne me prennent pas au sérieux, parce que je suis une femme et je fais plus jeune que mon âge.

Après on a plein d’autres atouts en tant que femme aussi, mais dans la société actuelle, non, la femme n’est pas égale à l’homme en business.

Et le milieu artistique est-il plutôt dominé par les hommes ou par les femmes?

Alors, ce que les gens ont tendance à oublier ce que c’est très récent qu’il y a des femmes. Si vous regardez les galeristes dans les années 60s, il n’y en pas beaucoup. Si vous regardez les femmes parmi les artistes qui ont réussi, il y en a encore moins.

Et puis, on va tout de suite imaginer une dame plutôt dure, torturée, Marina Abramovitch . Cette entrée de la femme qui s’assume dans le milieu d’art est relativement récente.

Mais des fois j’entends : “Elles ne pensent qu’à l’argent”. Donc c’est mal. Et on ne dirait jamais la même chose d’un homme. Lui il fait son taf, il vend. Elle, elle doit juste être jolie et être la pour la beauté de l’art ?

Donc il y a un miroir déformant  que l’on n’applique pas à l’homme. Et après on s’étonne que dans le milieu de l’art certaines femmes d’un certain âge sont dures. Cette image change, mais on a encore le chemin à parcourir.

Etonnamment, dans le métier, il y en a beaucoup qui pensent que je suis dure. Alors que pas du tout!

Mais peut-être vous savez poser des limites?

On est obligé de mettre plus de limites parfois qu’on ne le voudrait.

Et en ce qui concerne les artistes, vous exposez plutôt les hommes ou les femmes?

Tous les ans, après l’été, je présente une programmation de saison. Et il y a un moment, une amie-galeriste suisse m’a fait remarquer que je n’avais pas de femmes dans le programme!

Du coup on s’est amusées, on fait l’expo vidéo avec des femmes et après il y a eu d’autres qui sont rentrées dans la programmation. Mais voilà le constat : il reste plus d’hommes dans le milieu de l’art.

Merci pour ce point de vue. Et si quelque‘un vous demandait un conseil comment rentrer dans le milieu de l’art, qu’est-ce que vous lui diriez?

J’ai eu un ange gardien dans le métier, que j’ai rencontré quand j’avais commencé et qui est décédé depuis. Il s’appelait Leo Castelli et il m’avait dit:

“C’est le travail d’une vie”.

Il ne faut pas penser qu’on réussit tout de suite. Il faut faire très attention, c’est un métier de fond, c’est un métier 24/7, et je le dis – mieux vaut commencer jeune. Il faut avoir beaucoup de détermination et beaucoup de passion et puis y aller.

Mais contrairement aux métiers d’entreprenariat type start-up, ou on peut dire : “Je le fais pendant tant d’années et je revends ma boite”, on est dans le métier d’une vie.

Et quels sont vos projets pour l’avenir proche et l’avenir plus lointain?

Oh, toujours plein.

Proche, c’est le salon Asia Now, c’est la boutique Art fair sur le thème asiatique. On a des expositions dans la galerie qui s’enchainent, il y a une très belle programmation cette année à Shanghai. On a en janvier une grosse exposition dans un musée à Singapour sur le street art, c’est un beau projet avec une cinquantaine d’artistes, il va m’occuper tout l’hiver. Et en mai 2018, on fait une expo rétrospective de Vhils, qui est un de nos artistes chouchous. On la co-produit avec le 104.

D’ailleurs, je peux donner des conseils, mais en revanche je peux faire un appel aussi:

“Que la femme entrepreneuse réussie qui a trouvé le don d’ubiquité, me file une application !”

Car il me faut être à Paris au coucher des enfants, à Shanghai et à Londres en même temps.

On vous tiendra au courant! Merci pour cette belle interview Magda!   

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Images: Assia Moiseeva

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